Des vestiges datant du 1er siècle ont été découverts sous le cimetière de Loyasse à Fourvière. Ce cimetière est placé à proximité du coeur administratif politique et financier de l’ancienne colonie romaine de Lugdunum.
Perché sur la colline de Fourvière, le cimetière de Loyasse est en réaménagement. La Ville a engagé la prescription d’une fouille archéologique après la découverte d’une tour d’enceinte. Les fouilles sont la première étape afin de savoir si oui ou non se trouvent des vestiges antiques. Et si ils sont en bon état et surtout si ils peuvent faire l’effet d’un intérêt scientifique.
Ecoutez le podcast

Sophie François, la directrice au service archéologique de la ville de Lyon, explique comment ils ont fait cette découverte. « C’est grâce au jardin des souvenirs porté par la direction des cimetières. Donc le réaménagement d’une partie de l’ancien ossuaire qui a été déménagé dans le bastion adjacent. Et compte tenu de ces aménagements le service régional de l’archéologie a prescrit un diagnostic archéologique ».
Les archéologues lyonnais mobilisés pour découvrir l’Histoire de la Ville de Lyon
Le service archéologique lyonnais a trois missions principales et est constitué d’environ 30 personnes.
Le premier volet est la recherche archéologique, ils accompagnent des projets d’aménagement de la ville et peuvent parfois accompagner des aménageurs privés sur l’archéologie du bâtiment. Notamment dans le vieux Lyon ou lors de la suppression de bâtiments, les archéologues ont accès à des données patrimoniales et ont pu revenir jusqu’au XIVe siècle.
Ensuite, le volet de la valorisation des sites, grâce à une émission de radio où des déplacements dans les écoles.
Enfin, la dernière mission est celle de la conservation des collections archéologiques. Comme par exemple, sur ce site, les archéologues ont pu retrouver du mobilier, comme de la céramique ou des ossements d’animaux.

Cyrille Ducourthial est le responsable des opérations archéologiques de la ville de Lyon. « Ce sont des tessons de céramiques qui ont été déposés sur la voie à la fin du 2ème siècle quand le fossé est ouvert au moment de la bataille de Lyon. Et lorsque celle-ci est perdue, la voie est abandonnée et est utilisée comme un dépotoir. On y jette des quantités de mobiliers et vestiges de bâtiments, de murs en terre qui constituent les couches qui recouvrent cette voie »
Une tour circulaire dans le prolongement du rempart antique
Les fouilles ont alors relevé bien d’autres surprises. Comme une tour circulaire de plus de 8 mètres de diamètre. Découverte dans le prolongement du rempart antique. Cette tour constitue le flanc septentrional d’une porte d’entrée à la ville antique de Lugdunum. « Ce qui a permis de mettre au jour la porte de l’océan qui allait jusqu’à Boulogne sur mer. Une porte d’entrée piétonne et une autre porte pour les charrettes. Associée à ces tours, une importante voirie maçonnée avec des fondations très importantes et des dalles jointives qui constituent l’entrée de la ville. C’est une voie mais c’est aussi une place pour rentrer dans la ville de Lyon »

Et la tour d’enceinte n’a pas été la seule découverte. À plus de 5 mètres de profondeur, se trouvait « la voie de l’océan ». L’’un des axes principaux pour rejoindre anciennement la ville antique. « Déjà on ne connaissait pas le placement de la voie de l’océan. On a quelques vestiges à Vaise. Et pour les portes on ne les connaissait pas. Donc c’est la première fois qu’on a une porte antique. Ça montre aussi que à cette époque l’extension de la ville est plus importante qu’on ne le pensait »
Les archéologues lyonnais découvrent la Voie de l’Océan
Les dalles de cette voie de l’océan reposent sur une épaisse couche maçonnée montrant les efforts des romains pour s’adapter au relief des pentes de la colline de Fourvière. Comme l’explique Sophie Francois, une fois sortie de la ville la voie tourne en direction du nord pour redescendre vers Vaise.
La ville de Lyon a décidé de recouvrir les vestiges antiques, afin de les conserver au mieux, Sophie Francois explique la procédure: « l’aménagement du jardin du souvenir c’est une passerelle en L : Donc on va reboucher les vestiges car c’est la meilleure solution pour les préserver et on va fouiller l’autre partie et à l’issue, une partie du jardin pourra être construit. Et on a un projet qui reste à financer afin de mettre en valeur les vestiges »
Si vous souhaitez voir de vos yeux les magnifiques vestiges antiques, prenez des notes car des visites pour le public seront organisées sur réservation les samedis 12 et 19 avril entre 14h et 17h avec un maximum de 20 personnes.
Ecoutez aussi : Fort Saint-Laurent : l’hôtel de luxe qui accueille « même les curieux »

0 commentaires