Un atelier un peu parliculier en plaein coeur du campus universitaire de la Doua…Il s’agit d’un atelier prototypage pour construire une remorque à vélo, pouvant transporter 30 à 40 kg de marchandises, en utilisant des matériaux de réemploi..
C’est une idée qui nous vient tout droit de Montréal où 50 remorques circulent déjà sur ce modèle partagé…. Une solution pour les campus mais aussi peut-être, pour les zones commerciales en ZTL (Zone à Trafic Limité). Des secteurs où les remorques à vélos constituent une solution de substitution à la voiture.
Nous avons rencontré Bruno Armand, un spécialiste de la micro-mobilité, il fait aussi partie du collectif « Le Coffre ».
« L’idée c’est de fabriquer ensemble, avec les étudiants et les étudiantes, des remorques pour transporter des objets lourds sur n’importe quelle université de l’ère métropolitaine lyonnaise. L’idée vient de Montréal. Elle a été à la base poussée par Alexandre Dumoulin et Guillaume Fortin, deux bénévoles d’une association locale. Ils ont conçu une méthode ouverte, open source, de création de remorques à vélos. Un peu comme un meuble Ikea si vous voulez ».
Transporter des courses sur des trajets courts
« Fabriquer votre propre remorque pour la mettre en partage et livrer des courses. L’idée c’est de transporter la litière du chat, du terreau, des plantes, des petits cartons ou des petits meubles. Pour des petits trajets de moins de 5 km, soit avec un vélo électrique, soit avec un vélo musculaire. L’idée c’est de pouvoir faire en sorte que les gens soient complètement autonomes ».
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Ce jeudi après-midi, les jeunes ont installé un atelier devant le local des Bikers pour pouvoir profiter des outils de la structure. Les matériaux sont issus du réemploi. « On utilise du bois de réemploi, des roues que l’on récupère dans des ateliers vélos. Pour la partie métallique, on réutilise, en général, des cornières, des étagères, ou ce genre de choses qu’on peut trouver dans les garages. Ou aussi lors de déménagements » explique Bruno.
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L’exemple Montréalais : Locomotion
« Le projet Locomotion à Montréal fonctionne bien. On a plusieurs centaines d’usagers de ce type de remorques depuis maintenant 2021-2022. Donc un retour d’expérience intéressant. Et ce que l’on cherche à faire, c’est de dupliquer ce modèle que l’on a vu à Montréal, à Lyon. Mais pourquoi pas dans d’autres métropoles françaises. Et pas que sur les campus ! L’idée, c’est de créer une communauté qui utilise ces remorques-là. Peut-être les commerçants de la presqu’île qui vont être concernés par la ZTL…L’idée c’est de montrer qu’il existe des alternatives intéressantes à l’automobile pour des petits déplacements. La dernière enquête INSEE montre que plus de 60% des Français font des trajets en voiture pour des distances de moins de 5 km. On pense que le vélo augmenté (avec une remorque par exemple), peut être une manière intéressante de faire autrement ». souligne Bruno Armand.
À l’INSA, les étudiant.e.s travaillent sur un projet visant à créer un communauté d’utilisateurs et utilisatrices pour participer à la démotorisation de la ville.
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Se rencontrer et s’initier au bricolage grâce aux remorques à vélos
Une remorque a déjà été construite. Son petit nom ? Odette… Guillaume Duval, son concepteur, nous explique que c’est le prénom de sa grand-mère. Laquelle n’avait pas de permis de conduire et faisait tout à vélo.
« La remorque à vélo, c’est un prétexte à se rencontrer et à faire des choses ensemble. Créer du lien, faire rencontrer des personnes d’horizons différents. Là, actuellement, notre prototype est en cours de décoration par Spirale, un artiste graffeur. On peut avoir des bricoleurs, des mécaniciens, des gens de la communauté du vélo ou des piétons. Ça permet de redécouvrir aussi, ou de découvrir des outils, la meuleuse, la perceuse. C’est un prétexte pour se retrouver et pour bricoler ensemble, pour fabriquer ce qui peut nous servir dans la vie de tous les jours » explique Guillaume..
D’autres séances de montage de remorques à vélos sont prévues, devant le siège des Bikers. Un atelier vélo déjà bien identifié par les étudiants de la Doua…
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