L’association Naturama à Sainte-Colombe loue des moutons pour réaliser de l’éco-pâturage. Les moutons servent à retirer les mauvaises herbes mais pas que.
L’utilisation de moutons sur des parcelles comme des vignes recèle de nombreux avantages. Notre journaliste Rachel Castan s’est rendue sur le domaine viticole Semaska à Vienne, où l’association Naturama a installé ses moutons.
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Les moutons ne se limitent plus aux prairies. Avec Naturama, les moutons sont loués pour faire de l’éco-pâturage. Cette méthode est au service de l’écologie car c’est une solution alternative pour entretenir les espaces verts ou en friches.
Christophe Darpheuil, directeur de l’association Naturama, présente cette initiative et ses bienfaits. « On fait de la sensibilisation à l’environnement pour les enfants et le grand public. On conseille les entreprises et les collectivités et on les aide à mettre en place de l’éco-pâturage. Tout a commencé avec la location de moutons il y a plus de 15 ans. Nous étions les premiers sur Lyon. On a démarré avec le mouton de Soay, en collaboration avec le parc zoologique de la tête d’Or ».
Le mouton comme solution pour entretenir les vignes
« De fil en aiguilles, nous avons accueilli de plus en plus d’animaux et nous avons réalisé un partenariat avec la SPA. On a trois troupeaux répartis sur trois domaines viticoles. Un en Ardèche, un en Cotes-Rôties et aujourd’hui nous sommes sur le domaine Semaska à Vienne. 30 à 40 moutons répartis sur chacun des domaines. On passe pratiquement tous les jours sur les parcelles pour déplacer les clôtures ».
Mais pourquoi les moutons jouent-ils un rôle si important sur ces parcelles de vignes ? Christophe Darpheuil y voit plusieurs atouts. « La brebis va fumer le sol avec sa matière fécale, ce qui va permettre de le nourrir et d’apporter des oligoéléments. Elle va brouter au plus près des vignes. Ce qui est très compliqué avec des machines. La laine de moutons qui se retrouve sur les vignes lorsqu’elles se frottent est un répulsif naturel contre les chevreuils et les sangliers. Enfin, la brebis va brouter l’herbe tout en retournant les sols grâce à ses piétinements. Mon grand-père disait toujours un binage vaut deux arrosages ».
Le mouton est le meilleur compromis car ce sont des animaux faciles à déplacer et dociles. « Nous avons des contrats à l’année avec Carrefour, Leclerc, Vinci… et nous avons des phénomènes de transhumance notamment avec la Compagnie Nationale du Rhône. On élabore une grille d’évaluation de biodiversité avant et après le passage des moutons pour tous types de parcelles. Par exemple, le bousier est un scarabée qui va se servir des crottes des moutons pour sa reproduction. Il va être victime de prédateurs comme la pie-grièche écorcheur qui va venir manger le scarabée. Et elle-même va être mangée par d’autres prédateurs. Le fait d’amener des moutons entraine donc toute une chaine biologique qui n’existait pas auparavant. »
L’application Mon Berger Local
Christophe Darpheuil a aussi développé une application dénommée « Mon Berger Local ». 300 éleveurs sont inscrits. 500 parcelles référencées. Cette application a pour objectif d’aider les jeunes bergers à se lancer dans le métier.
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