Mathilde Crespel a 28 ans. Elle est aussi connue sous le pseudonyme de No Rain No Flower. Elle utilise les réseaux sociaux pour apporter des connaissances sur l’anorexie et parler de son parcours. En parallèle, elle vient d’écrire son premier roman autobiographique « L’anorexie, mon bouclier mortel ». Elle espère que ce livre donnera de l’espoir aux malades et à leurs proches.
Pour faire face à l’anorexie et informer celles et ceux qui sont touchés par cette maladie, Mathilde a écrit un livre : « L’anorexie, mon bouclier mortel ». Tombée dans l’anorexie mentale à 19 ans, Mathilde nous explique l’importance d’écrire ce livre pour elle et pour les autres.
Notre journaliste Rachel Castan est allée à sa rencontre.
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« L’écriture m’a toujours aidé dans la vie. Ça me permettait de coucher sur le papier toutes les idées noires que j’avais dans la tête. C’est assez naturellement que j’ai écrit mon histoire, même si ça a été dur de se replonger dedans. Car lorsque je relisais j’avais toutes les images en tête. Ce livre a vraiment fait partie de mon processus de guérison. Il m’a permis de mettre un point final et de passer au prochain chapitre de ma vie. »
« J’avais beaucoup d’idées reçues qui étaient fausses sur l’anorexie »
Et Mathilde nous explique : « Je ne connaissais absolument pas cette maladie. J’avais beaucoup d’idées reçues qui étaient fausses. Dès que j’ai commencé à aller mal, on m’a tout de suite parlé de l’anorexie mais je me disais « non, pas moi, moi je gère ». J’ai eu besoin d’un an pour prendre conscience de la maladie ».
L’anorexie impacte toutes les dimensions de la vie. Rien que dans notre société, la dimension alimentaire est centrale. « Ça impacte la vie sociale car on se replie sur soi-même. Ça impacte aussi la vie professionnelle. A ce moment-là, j’étais en alternance. Je ne me suis pas intégrée dans la vie de l’entreprise à cause de cette maladie. Je ne restais jamais avec mes collègues. Le soir pour boire un verre, ni même manger avec eux le midi. En plus, toutes mes pensées étaient constamment sur la nourriture et mon poids. Donc j’étais beaucoup moins dans mon travail ».
Toutes les dimensions de la vie impactées
La dimension familiale est aussi touchée, explique la Mathilde Crespel. « Même si c’était moi la malade, toute ma famille a subi. Ils se sentent impuissants et puisque j’étais dénutrie, je n’étais plus moi-même. Je prenais tout mal, j’étais méchante avec eux… Vers la fin de mes troubles alimentaires j’ai rencontré mon copain et là encore ma vie de couple a été impactée« .
Avant d’écrire son livre » L’anorexie, mon bouclier mortel « , Mathilde a utilisé les réseaux sociaux sous un pseudo. « J’ai créé No rain no flower, c’est une bibliothèque de ressources sur les réseaux pour aider les personnes malades et leurs proches. J’ai vraiment voulu créer ce que je n’avais pas eu lorsque j’étais malade. Car, en 2015, ce n’était pas autant démocratisé. Globalement, c’est un message d’espoir que je veux donner car beaucoup disent qu’il est impossible de sortir des troubles du comportement alimentaire. Moi j’en suis totalement sortie. Je veux donc donner l’espoir aux personnes malades et aux proches, leur dire que la guérison est possible. » conclut Mathilde Crespel.
De plus en plus de victimes prennent la parole sur l’anorexie mentale. Cela permet de mieux connaitre cette maladie. Cependant il reste des progrès à réaliser concernant le traitement et la prise en charge des patients. Lors de ses deux hospitalisations, Mathilde Crespel a constaté que son service ne prenait pas en charge les patients de plus de 30 ans. Et que la réussite du traitement pour les médecins correspondait uniquement au poids atteint sur la balance..
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