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« Une des crises de la société ? Le manque d’équité »

manque d'équité
Planète Locale présenté par Elodie Poyade sur BFM LYON

Publié le 5 mars 2023 20:43

Par Gérald Bouchon

Chaque mois, retrouvez sur Lyon Demain, l’édito de Bernard Devert.

Chaque mois, Bernard Devert, président-fondateur d’Habitat et Humanisme, nous fait part de sa réflexion sur la société qui nous entoure avec son lot d’espoir et d’inquiétude… Son édito s’intitule aujourd’hui « J’exige, donc j’existe ». L’occasion de lancer un appel à la générosité et à la capacité à donner et à se donner pour une cause… et de dénoncer le manque d’équité dans notre société.

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L’édito de Bernard Devert :

« J’exige, donc j’existe« . L’immédiateté est devenue une forme de dictature silencieuse qui envahit notre Société pour se présenter comme un élément constitutif de liberté.

Le « moi, je » efface ou pour le moins atténue la responsabilité que nous avons à l’égard des autres. Qui n’a pas entendu : « ce n’est pas mon problème » et c’est précisément tout le problème auquel nous sommes confrontés.

« Avoir fait de grandes choses ensemble, vouloir en faire encore », telle est pour Ernest Renan la définition de la Nation.

Il s’agit d’une reconnaissance, un héritage suscitant une identité et une filiation créatrices d’un appel à donner naissance, à faire naître non sans fierté des projets conférant à la Nation une cohésion sans laquelle elle se délite.

Or, la cohésion sociale est largement fracturée pour avoir perdu le sens de l’unité qui, loin d’être une uniformité, se révèle le surgissement d’une mosaïque des engagements de tous.

Nous avons besoin de l’autre, des autres, d’où la nécessité de bâtir une relation pour construire une communauté qui, dessinant une fraternité, traduit alors l’attention à ceux qui la constituent. La première exigence est celle de l’équité.

Le « chacun pour soi » est un fléau social

L’image de la balance à fléau, allégorie de la justice, ne l’est vraiment que si l’on met davantage dans le plateau de celui qui n’a rien ou peu, pour être juste.

Une des crises de la Société et, plus grave encore, de la Nation, est ce manque d’équité, d’où la nécessité d’une meilleure redistribution des richesses. Souvenons-nous, il y eut une tentative de la part d’une élite qui, possédant beaucoup, a appelé à plus de justice sociale, bien décidée à y contribuer.

Quelle justice pour évoquer l’habitat quand 85 744 ménages reconnus prioritaires au titre du DALO n’ont pu accéder à un logement.

Quelle équité quand l’égalité des chances est en situation d’échec avec des territoires qui culturellement, socialement, se révèlent une garantie de sécurité pour l’avenir de ceux qui y résident alors que les plus fragiles sont confrontés à la pauvreté, quand ce n’est pas la misère.

Faute d’une juste redistribution pour parvenir à plus d’égalité, les liens se perdent dans une dommageable aventure « du chacun pour soi », quand bien même le tissu associatif tente de les maintenir.

« L’attention à l’autre, aux autres, appelle la recherche d’un équilibre« 

Au sein même de l’économie solidaire, il nous faut veiller à ce risque que peut causer l’investissement à impact social. La perspective n’est pas sans pertinence, réserve faite qu’il n’y ait pas de course à la réussite laissant dans l’oubli les personnes en grandes difficultés pour se présenter facilement comme des champions de l’insertion.

L’attention à l’autre, aux autres, appelle la recherche d’un équilibre, traversé par la générosité et la capacité à donner et à se donner pour une cause, ô combien noble, s’agissant de faire reculer les chocs qu’entraînent la brutalité de ces ruptures créant des situations claniques, non sans danger pour l’avenir.

Comme il serait nécessaire que se lève le rideau sur les obscurantismes aux fins de pouvoir présenter un projet de Société qui, libéré des intérêts particuliers, concourrait à la création de cette Maison Commune, malheureusement une forme de chimère, au sens très précis de ce mot, l’absence d’unité.

L’unité commence là où je décide d’exister, pas seulement pour moi, mais pour l’autre, les autres, en acceptant de prendre du recul quant à l’immédiateté du tout, tout de suite, si destructrice du corps social.

Le site Habitat et Humanisme

Ecoutez aussi : « Des justes pour un monde plus humain » B. Devert

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Bernard Devert
Gérald Bouchon

Gérald Bouchon

Pionnier des radios libres, passionné de radio, journaliste et dirigeant de médias éco-responsables..

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