Rachetée il y a deux ans par la Métropole de Lyon, l’ancienne usine Bobst, à Villeurbanne, accueille différents projets dans le cadre d’un programme d’urbanisme transitoire. Des projets à vocation économique comme le Grand Plateau, lieu totem autour du vélo… Et d’autres, comme la Maison d’Accueil Decomberousse, tournés vers l’hébergement d’urgence.
Il aura fallu plusieurs mois de travaux pour installer cuisine collective, espace buanderie, douche, toilettes et autres chambres spacieuses. Le tout constitue aujourd’hui la Maison d’Accueil Decomberousse.
A Villeurbanne, 1000 m² d’anciens bureaux de l’entreprise Bobst accueillent désormais 14 mamans et 36 bambins. L’idée de la Métropole de Lyon, désormais propriétaire du site est d’offrir un toit à des mères isolées avec enfants de moins de 3 ans.
Pour Bruno Bernard, le président du Grand Lyon : « c’est une compétence départementale et contrairement aux autres départements qui n’appliquent pas la loi, nous, nous le faisons. Nous abritons des femmes isolées avec des enfants de moins de 3 ans. Aujourd’hui, c’est le neuvième site qu’on ouvre. Des sites qualitatifs où les femmes sont accueillies dans de bonnes conditions. Avec des espaces pour les enfants, des lieux de vie, des cuisines et un accompagnement social renforcé à la parentalité. Pour la scolarisation des enfants, la régularisation des papiers pour ceux qui n’en ont pas. La recherche de logements pour ceux qui ont le droit à un logement social ».
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Villeurbanne : une tradition d’accueil des plus démunis
L’objectif est de supprimer les places d’hôtel qui coûtent trop cher et qui n’offrent pas de bonnes conditions d’hébergement. Pour Villeurbanne, cette initiative entre dans le cadre d’une tradition d’accueil des plus démunis. Comme nous le rappelle Antoine Pelcé, conseiller municipal délégué à l’hospitalité.
« La maison d’accueil Decomberousse, c’est une maison qui rejoint les lieux d’hospitalité de la ville de Villeurbanne. Ces femmes étaient à l’hôtel. Des femmes qui vont désormais vivre dans des habitats plus adaptés. Ça rejoint un peu nous ce qu’on appelle le droit à habiter« .
L’Entreprise des Possibles et Habitat et Humanisme ont permis de créer cette maison d’accueil Decomberousse en finançant et en organisant le fonctionnement de cette structure. C’est Franck Chalvin, président d’Habitat et Humanisme Rhône, qui nous présente son fonctionnement.
« Ce sont d’anciens bureaux d’un site industriel. Ils ont été transformés en logements. C’est devenu un lieu d’accueil pour des femmes, des jeunes femmes. avec enfants de moins de 3 ans. C’est la Métropole de Lyon qui a racheté le site et qui nous l’a mis à disposition pour qu’on y fasse des travaux ».
Maison d’Accueil Decomberousse : 50 places d’hébergement d’urgence pour des mères isolées
50 places d’hébergement d’urgence sont ainsi créées à Villeurbanne. C’est Fatiha qui a accepté de nous raconter son quotidien dans son nouveau cocon.
« J’habitais à l’hôtel, mais il y a beaucoup de stress. Car chaque mois, il y a le renouvellement. Ici, c’est mieux parce qu’il n’y a pas de renouvellement. Tu restes jusqu’à avoir une solution, des papiers. En plus, il y a la cuisine. Il y a les chambres individuelles avec les enfants. Chaque week-end, on fait une soirée ensemble avec toutes les mamans. A l’hôtel, tu restes tout seul, tu fermes la chambre. En plus il n’y a pas de sécurité dans l’hôtel. sauf à l’accueil » raconte Fatiha.
« Elles nous aident comme des soeurs »
Mais ici, il y a la sécurité. Ma fille est tombée deux fois dans l’escalier. L’agent de sécurité est monté tout de suite… Même les assistantes sociales, elles nous aident comme des soeurs ».
La Métropole de Lyon consacrait 800 000 euros en 2019 à la mise à l’abri des mères isolées avec bébés. Elle consacre aujourd’hui 11,3 millions, a rappelé son président Bruno Bernard.
La Maison d’Accueil Decomberousse à Villeurbanne est assurée de rester en place jusqu’à fin 2027, en attendant la construction d’un nouveau projet sur ce quartier de la Soie…
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