Le festival de street-art Peinture Fraîche a pris d’assaut les anciennes usines Fagor, dont c’est, sans doute, le dernier événement culturel. Cette ancienne usine est vouée à devenir un dépôt de tramways pour les TCL. En attendant, le rendez-vous phare du street-art s’approprie cet espace en exposant les œuvres de plus de 70 artistes. Nationaux, internationaux ou locaux. L’occasion de découvrir, en particulier, Lor-K, dont le travail s’appuie sur le réemploi…

Les 74 artistes qui participent au festival Peinture Fraiche affichent, toutes et tous, des techniques de travail et des styles bien différents… Art naïf d’un côté (Monsta), fresque collaborative de l’autre (Anamorphose & Chufy)… Ou encore un artiste qui intervient dans les chambres d’hôtels (Roomattack).. Sans oublier Lor-K et ses déchets transformés en sculptures de rues éphémères…

Qu’est-ce qui réunit tous ces street-artistes ? Nous avons posé la question à Cart’1, le directeur du festival.

« Au-delà d’être une passion, c’est pour eux une véritable addiction. Les festivals constituent l’occasion pour les artistes de se rencontrer. Quand on a créé le festival, on voulait vraiment se tourner vers les nouvelles technologies. J’ai voulu montrer cette frange de la création… Le spray de peinture n’a pas été créé pour dessiner au départ. On se l’est approprié. La technologie est un outil… La réalité augmentée, on ne veut pas l’utiliser comme un gadget. Les motion-designer ont travaillé de concert avec les artistes pour augmenter les oeuvres. L’Intelligence Artificielle ? De plus en plus d’artistes l’utilisent comme un outil… Mais ils se posent aussi des questions sur les droits d’auteurs par exemple » nous explique Cart’1.

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Lor-K parcourt les rues de Paris à la recherche d’encombrants. L’artiste transforme ces objets et leur donne une seconde vie. Elle transforme des déchets urbains en sculptures de rue éphémères…

Son dernier projet associé justement l’Intelligence Artificielle. L’occasion de questionner également le rapport entre l’artiste et l’IA.

« Avec l’Intelligence Artificielle, quelle est ma part en tant qu’artiste ? Je n’ai pas encore la réponse… »

« J’utilise ce que les gens vont jeter sur le trottoir pour faire mes sculptures. Je crée sur place, sans déplacer le matériel récupéré. En fonction des encombrants que je vais trouver, je crée ma sculpture. Je garde ensuite photographies et vidéos pour raconter le processus de création. Car mes réalisations sont très vite détruites. Mon nouveau projet, qui s’appelle « IA » fait appel à l’Intelligence Artificielle DALL-E (le logiciel produit par openIA en lien avec ChatGPT). Moi je vais donner une phrase clé comme « Sculpture abstraite dans la rue en déchets noirs et fluo ». DALL-E va générer des prototypes de sculptures. A partir de là, je vais choisir mes favoris pour les réaliser dans la rue. Ce projet soulève la question des droits. Quelle est ma part créatrice ? Quelle est ma part en tant qu’artiste ? Je n’ai pas encore la réponse… » commente Lor-K.

Peinture Fraîche permet de voir des artistes peindre en live mais aussi, de participer soi-même à divers ateliers. Avec un graffiti park géant, un mur d’expression libre sur 7 000 m2.

Peinture Fraiche reste ouvert jusqu’au dimanche 5 novembre 2023 aux anciennes usines Fagor-Brandt.

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