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Pollution : la qualité de l’air dans le métro analysée…

Le SYTRAL a mis en place, avec Keolis Lyon et l’appui technique de l’observatoire régional, Atmo-Auvergne-Rhône-Alpes, un nouvel outil de mesure de la qualité de l’air dans le métro.

Quelques 220 millions de voyages ont été effectués en métro en 2019, soit près de 45% des déplacements sur le réseau TCL.

Une station de mesure qui analyse en continu la concentration en particules fines a été déployée en janvier 2020 à la station Saxe-Gambetta. Station choisie notamment pour sa fréquentation (82 000 voyages/jour).

La mise en service prochaine des nouvelles rames automatisées sur la ligne B dotées d’un système de freinage entièrement électrique permettra aussi une mesure comparative concrète de l’efficacité de cette technologie sur les émissions de particules.

Une première analyse des données a été réalisée par Atmo-Auvergne-Rhône-Alpes durant ces 9 mois de surveillance.

Atmo Auvergne-Rhône-Alpes s’est appuyé sur le protocole de l’INERIS pour définir le dispositif de surveillance déployé dans le métro lyonnais en faisant le choix d’un analyseur automatique TEOM, pouvant mesurer en
continu les PM10 et PM2,5.

A la mise en place de l’analyseur en janvier 2020, l’activité du métro peut être qualifiée de « normale » jusqu’à la mi-mars, qui marque le début de la période de confinement.

A compter de la mi-mai, la reprise de la fréquentation du métro a été progressive, avant la période estivale, puis la rentrée de septembre.

Premier constat, les concentrations en particules PM10 et PM2.5 mesurées sont plus importantes la semaine en journée, diminuent le week-end et sont minimales la nuit lorsque le métro ne fonctionne pas.

Durant la période de confinement, les variations ont été réduites entre les jours de la semaine et le week-end, mais aussi en fonction des heures de la journée.

En période normale, les valeurs horaires en journée varient autour de 59 µg/m3 pour les PM2,5 et de 124 µg/m3 pour les PM10. Le week-end, on observe une baisse d’environ 40 %.

Lors de la période de confinement, ces valeurs ont baissé de 25 % (44 et 91 µg/m3).

A partir de la mi-mai et avant l’été, avec la reprise timide des déplacements, les concentrations de PM2,5 et de PM10 ont peu augmenté (respectivement 46 et 96 µg/m3 en valeurs médianes).

Pendant la période estivale, les concentrations ont présenté une augmentation progressive continue pour atteindre 54 et 117 µg/m3.

Depuis la rentrée scolaire, les concentrations de PM2,5 varient autour de 56 µg/m3 et celles de PM10 autour de 128 µg/m3, à des niveaux équivalents à ceux observés avant la mi-mars.

Le SYTRAL estime que la qualité de l’air dans le métro lyonnais est « globalement satisfaisante ».

S’il n’existe pas de seuil réglementaire officiel concernant la qualité de l’air dans le métro, des valeurs guides en PM10 dans les enceintes ferroviaires souterraines ont été définies par le Conseil Supérieur d’Hygiène Public de France (CSHPF).

Pour un trajet d’une durée de 30 minutes à 1h, la valeur guide
est de 372 µg/m3. Les données mesurées à la station Saxe-Gambetta relèvent une valeur de 124 µg/m3 pour une durée de trajet équivalente, permettant d’affirmer que les usagers du réseau TCL sont relativement peu exposés dans le cadre de leurs trajets quotidiens.

L’ANSES stipule par ailleurs que la pollution de l’air subie par les automobilistes apparaît plus préoccupante pour la santé que la pollution de l’air des réseaux souterrains compte tenu des concentrations élevées au sein du trafic routier pour plusieurs polluants dont la toxicité est avérée.

Dans le cadre de son action pour l’amélioration de la qualité de l’air de son réseau souterrain, le SYTRAL permet désormais la consultation en temps réel des données de qualité de l’air « dans l’une des stations la plus représentative de son réseau sur le site TCL« .

Les mesures horaires sont également visualisables et téléchargeables sur le site Atmo.

Le SYTRAL a identifié une série de dispositifs destinés à réduire l’émission de ces particules.

« Nous allons expérimenter des solutions ciblées dans les stations de métro et sur le matériel roulant, afin d’initier la dépollution du réseau souterrain TCL », explique Bruno Bernard.

Dans le cadre de l’automatisation de la ligne B, la mise en service progressive au printemps 2021 des rames nouvelle génération dotées d’un système de freinage électrodynamique, va permettre de réduire significativement l’utilisation du freinage mécanique, et donc l’émission de
particules fines.

Le SYTRAL testera par ailleurs sur les rames de la ligne D, des équipements captant les particules directement à la source grâce à un système d’aspiration. Si le dispositif s’avère efficace, son adaptabilité sera étudiée pour la ligne A.

Le nettoyage approfondi des stations grâce à un système d’aspiration retenant les particules fines est actuellement expérimenté dans plusieurs stations du réseau afin de déterminer la durée de l’efficacité de ce dispositif.

Le SYTRAL expérimentera prochainement un système de filtration de l’air en station. Ce dispositif, composé de ventilateurs soufflant l’air sur des filtres retenant les particules fines, devrait permettre une réduction de la pollution aux particules fines de l’ordre de 30%.

Les stations les plus récentes du réseau TCL sont équipées de systèmes de ventilation prévus pour l’extraction des fumées en cas d’incendie. Le SYTRAL va étudier la possibilité d’adapter ces systèmes à l’aspiration et l’évacuation des particules fines.

Source : SYTRAL

métro

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