Se définissant comme un acteur incontournable de la réindustrialisation, le salon Global Industrie permet de réunir chaque année (et une fois sur deux à Lyon), des entreprises de tous secteurs. 100 000 m² d’exposition, 3 000 machines en fonctionnement, 14 univers représentés.Au centre des débats en cette année 2025 : les incertitudes géopoliques mondiales, mais aussi la place de l’IA dans un secteur industriel, certes habitué aux révolutions, mais pas à cette vitesse…
2 500 exposants et 800 intervenants sont venus pour cette édition 2025 de Global industrie, désireux de mettre en lumière l’innovation dont l’IA dans l’industrie fait partie, et le savoir-faire industriel français.
Parmi les stands qui ne passent pas inaperçus, celui arborant fièrement le Coq bleu : celui de la French Fab. L’équivalent de la French Tech mais pour l’industrie…
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Lancée en 2017, la French Fab est un véritable mouvement qui vise à fédérer et promouvoir l’industrie française. Tant sur le plan national qu’international… Dans un contexte de mutations économiques et technologiques rapides, la French Fab se positionne comme un acteur clef de la réindustrialisation de la France.
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La French Fab : acteur clef de la réindustrialisation de la France
La French Fab soutient les projets innovants, en particulier dans les domaines de l’industrie 4.0, de la transition écologique et des nouvelles mobilités.
Nouvelles mobilités ? Arthur Allamand, co-fondateur de Kilow, en connait un rayon… Le véhicule qu’il expose suscite beaucoup d’intérêt et de curiosité sur le stand de la French Fab. Son nom est à prendre au second degré : « La Bagnole« .
« C’est un petit véhicule ultra polyvalent avec une approche tout chemin, un mélange entre une Méhari et une Jeep avec un petit minois très mignon. C’est une voiture électrique avec une autonomie de 70 ou de 135 km. Un modèle peut être conduit sans permis… On retrouve trois catégories d’usages. Les usages du quotidien. Un usage loisirs, pour aller à la jardinerie, pour aller faire du vélo, du ski, aller à la pêche. Et un usage de travail, pour des entreprises, pour des agriculteurs, viticulteurs, pour la livraison de marchandises et aussi pour des collectivités. Le prix ? Ça démarre à 10 800 euros et tout équipé, on monte à 15 000, 16 000 euros ».
D’innovation, il est aussi question dans le Village des Startups… Un espace privilégié pour découvrir les innovations qui façonneront l’industrie de demain. Un véritable tremplin pour les jeunes entreprises qui développent des solutions innovantes pour l’industrie.
Global industrie leur offre une visibilité exceptionnelle auprès des acteurs majeurs du secteur, des donneurs d’ordres aux investisseurs. De la robotique aux solutions pour l’environnement permettant de réduire l’impact environnemental de l’industrie.
Sans oublier l’IA (Intelligence Artificielle) au service de l’industrie. Parmi les startups présentes : Sycon. Sa spécialité : utiliser l’intelligence artificielle et l’analyse de données pour identifier les points d’amélioration et optimiser les flux de production.
Sycon : l’intelligence artificielle et l’analyse de données pour optimiser les flux de production
Rémi Mariambourg en est le cofondateur. « On a imaginé un boîtier plug and play. qui va s’installer très facilement, qui est non intrusif, qui a son réseau complètement indépendant. Il est truffé de capteurs et fonctionne avec une carte SIM, un peu comme votre téléphone. Il va pouvoir remonter tout un tas de données pertinentes pendant la production, ce qui va nous permettre de voir, par exemple, si la machine est en production. Si elle est à l’arrêt. Si il y a une défaillance qui est en train d’arriver. On va aussi pouvoir faire de la corrélation selon votre production et l’environnement dans lequel vous avez produit, la température, l’humidité. Là, ça va par exemple pouvoir jouer sur la qualité de certains produits, dans les industries chimiques, par exemple ».
L’Intelligence artificielle (IA) est en train de révolutionner tous les secteurs et l‘industrie n’est pas en reste. Nous avons rencontré Fayçal Rezgui, co-fondateur de Araiko. Cette entreprise créée à Lyon (anciennement Cynapps) et dont le siège est à Montagnat, près de Bourg-en-Bresse, accompagne ses clients dans l’intégration de solutions d’IA personnalisées, en veillant à ce qu’elles apportent une réelle valeur ajoutée à leur activité.
« C’est une équipe de 42 personnes. Nous avons dans nos équipes 12 chercheurs de haut niveau, experts en intelligence artificielle, mais nous avons aussi des experts industriels qui connaissent très bien les métiers de l’industrie. Notre mission c’est d’accompagner les PME et ETI industrielles. à identifier les opportunités que l’IA peut amener à leur métier. Et ensuite, on vient intégrer et déployer complètement ces solutions de façon très opérationnelle » explique Fayçal Rezgui.
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L’Intelligence Artificielle pour capitaliser la connaissance dans l’entreprise
Le grand public a découvert l’Intelligence Artificielle au travers d’applications comme ChatGPT, Gemini ou Le Chat. Mais dans l’industrie, à quoi sert l’IA ? Fayçal Rezgui nous donne quelques exemples.
« Un exemple : la capitalisation de la connaissance. On s’est rendu compte que, dans les entreprises, la connaissance était très souvent tacite. Et dans la tête de personnes qui ont beaucoup d’expérience dans l’entreprise. Mais cette expérience qui est très importante, qui crée la valeur de l’entreprise, elle reste dans la tête de quelques-uns qui, pour la plupart dans l’industrie, vont partir à la retraite dans quelques années. Nous avons ainsi une solution qui s’appelle Shiroo, basée sur l’IA, qui permet de capitaliser, de capter de façon très naturelle cette connaissance juste en parlant à Shiroo. Lequel va ensuite structurer une fiche de capitalisation de connaissances, ce qui permet à un plus jeune… d’accéder, juste en posant une question orale, à la bonne astuce, la bonne pratique du terrain ».

Pour autant, faut-il, à tout prix, utiliser l’IA dans une entreprise industrielle. Pour Fayçal, il est indispensable de réfléchir. « L’IA, ça reste une technologie. Ce n’est pas une fin en soi. Il faut se concentrer et identifier de vrais projets qui ont de la valeur. Et ensuite, identifier la technologie de l’IA adaptée et surtout pas le contraire ».
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Développer de l’activité à forte valeur ajoutée et créer de l’emploi grâce à l’IA
A la question, l’IA va-t-elle tuer l’emploi dans certaines branches de l’industrie ? Le spécialiste de l’Intelligence Artificielle est formel : « On a déjà accompagné plus de 100 clients à déployer des solutions IA. Et nos clients, en fait, continuent à recruter parce qu’ils créent tellement de valeur aux yeux du marché et tellement de valeur pour leurs clients qu’en fait, ils prennent de nouveaux marchés. Et donc ils continuent à recruter. Sauf que les personnes qui travaillent, les nouveaux salariés et les salariés actuels vont travailler sur des choses à plus forte valeur ajoutée, plus intéressantes pour eux intellectuellement. Plus intéressantes pour l’entreprise et pour le client. On est loin du fantasme de l’IA qui va remplacer les humains. Nous, nous n’avons aucune IA automatisée. Ce sont que des assistants à des super experts » conclut Fayçal Rezgui.
Reconnaissant que les avancées sont aussi très rapides. » J’ai 20 ans d’expérience dans l’industrie et c’est la première fois que je vois un secteur qui va aussi vite. Dans l’industrie, on a des périodes de révolution technologique 4-5 ans. Dans l’IA, c’est la semaine. Toutes les semaines, on a une révolution technologique qui arrive. Cependant, il ne faut pas être happé par ces évolutions, il ne faut pas en avoir peur non plus. Il faut prendre du recul, car cette technologie est bien plus avancée que la capacité d’appropriation et d’adoption des industriels ».
L’industrie mondiale évolue dans un contexte de plus en plus complexe, marqué par des tensions géopolitiques croissantes. Ces incertitudes ont un impact direct sur les entreprises, qui devront s’adapter pour assurer leur pérennité. L’IA va les aider… Certaines devraient profiter en particulier de la relance du secteur de la Défense…
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