L’Economie Sociale et Solidaire serait-elle menacée en cette année 2025 ? La Région Auvergne-Rhône-Alpes aurait décidé de l’arrêt de la plupart de ses financements aux dispositifs ESS.
Si ce n’est pas officiel, c’est tout comme…. La CRESS Auvergne-Rhône-Alpes a appris par une note des services de la Région que les financements régionaux pointés vers l’ESS seraient supprimés.
D’abord, la suppression totale de la subvention annuelle à la chambre régionale (230k€ en 2024). Mais aussi la fin du soutien au Dispositif Local d’Accompagnement DLA (220k€ en 2024). Egalement la fin du financement régional à France Active et ses associations locales en région. Et même la fin des aides à la création de SCOP/SCIC.
Une décision qui, si elle était confirmée par les politiques, aurait des conséquences graves sur l’emploi. Comme nous l’explique Charles Dadon, président de l’UDES AURA (Union des Employeurs de l’Economie sociale et solidaire). « La menace porte sur 23 000 emplois menacés dans la région… Les secteurs les plus visés sont les métiers de la santé« .
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La CRESS Auvergne-Rhône-Alpes assure la représentation, la promotion et le développement des associations, fondations, coopératives, mutuelles et sociétés commerciales de l’ESS. Elle est reconnue depuis 2014 comme une chambre consulaire. Au même titre qu’une chambre des Métiers ou une chambre d’Agriculture…
Une incidence sur les missions opérationnelles de la CRESS
L’amputation d’un quart des ressources de la CRESS impacterait, non pas son rôle de représentation, mais son travail opérationnel.
Pour tenter d’y voir plus clair, nous avons rencontré Nicolas Planchon, son président. « L’ESS génère de la richesse. Les structures de l’Economie Sociale et Solidaire, dont les associations, tout confondu… Pour 1€ de subvention versée, c’est 7€ en moyenne reversés aux biens publics. Sous forme de cotisations ou sous forme de TVA, bref, sous forme économique et monétaire. Pas seulement sur la réponse aux besoins des habitants du territoire, même si finalement, notre fonction, elle est bien sûr sur l’utilité sociale. Mais la matrice économique dit aussi que l’ESS est rentable« .
Pour l’ESS, il y a deux menaces. La première au plan national, avec le Projet de Loi de Finances et la deuxième; la question des financements de la région.
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La plateforme Ambition ESS en danger
« L’une des incidences, c’est la plateforme AMBITION ESS qui est un carrefour pour tous les opérateurs de l’ESS. Les structures qui propulsent principalement des offres d’emploi (100 000 emplois à pourvoir au niveau national, dont 14 à 15% en région) . Ambition ESS était à la co-initiative du Conseil Régional et de la CRESS, et pilotée par la CRESS. Une plateforme financée évidemment principalement par la région dans une sorte de délégation de service public. 50 000 visiteurs par mois, 50 000 visiteurs uniques, pour principalement chercher de l’emploi. et en trouver. Et donc un bilan très positif pour cette plateforme« .
« Si elle n’est plus financée, je ne vois pas comment elle pourrait continuer de fonctionner. Alors que 70 et 80% des jeunes, en fonction des enquêtes, placent la prévalence de l’utilité sociale dans la recherche de travail. Au même niveau que le niveau de rémunération. Donc il y a une appétence très forte. pour les structures de l’ESS en général, chez les demandeurs d’emploi comme chez les créateurs » s’indigne Nicolas Planchon.
Pour rappel, l’ESS c’est un emploi sur 7 dans le privé en région, soit 330 000 pour 28 000 employeurs. Mais aussi, 2.2 millions de bénévoles au service de bonnes causes…
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