Une Sécurité Sociale de l’Alimentation à l’échelle locale. Voici ce que la Métropole de Lyon et l’association Territoire à VivreS ont tenté de créer avec la Caisse de l’Alimentation. Nom de code : Calim8 !
La Caisse de l’Alimentation est expérimentée dans le 8e arrondissement de Lyon, depuis maintenant 6 mois. L’occasion aujourd’hui de faire un point d’étape sur ce qu’a déjà apporté le dispositif à ses bénéficiaires et l’espoir qu’il donne pour la suite. Inès Krimi a échangé avec ses contributeurs.
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Faire en sorte que bien manger ne soit plus un luxe. Voilà le but de la Caisse de l’Alimentation du 8e arrondissement de Lyon. Cotiser et recevoir une somme mensuelle à dépenser dans l’alimentaire, c’est le projet qui a vu le jour en octobre 2024.
Calim8 : un premier bilan après 6 mois d’expérimentation
Six mois plus tard, c’est l’heure de faire un point d’étape pour ses bénéficiaires. Mais aussi pour les collectivités qui soutiennent la caisse. Aujourd’hui, ce sont 110 foyers soit environ 270 personnes qui bénéficient du dispositif.
Des résultats encourageants pour la Métropole de Lyon, selon Jérémy Camus, vice-président à l’agriculture et à l’alimentation. « Il y a plus de 60% qui sont aujourd’hui en dessous du seuil de pauvreté qui bénéficient de ce système. On voit qu’il commence à avoir aussi un impact sur la santé des individus. Pour moi, l’enjeu était surtout d’en faire un cas exemplaire en France, une expérimentation inspirante. C’est le seul moyen de monter au niveau national et faire qu’au même titre qu’on a une sécurité sociale de la santé, on ait la même chose sur l’alimentation. »
Une ambition donc à plus grande échelle. Si la fameuse sécurité sociale de l’alimentation n’est pas encore réelle, la Caisse de l’Alimentation, elle, l’est bien. Revenons d’ailleurs un peu sur son fonctionnement avec Léa Thevenot, chargée de mission au sein de Territoires à VivreS Grand Lyon, association porteuse du projet.
« L’initiative consiste à s’inspirer de certains principes de la Sécurité Sociale de l’Alimentation. En proposant une cotisation volontaire des membres expérimentateurs et chacun cotise en fonction de ses moyens… Ensuite le versement est adapté en fonction de la composition du foyer. Donc ça peut aller jusqu’à 450€ pour une famille nombreuse. Ces versements sont reçus grâce à des crédits numériques à dépenser dans des lieux qu’on dit conventionnés. »
Lyon expérimente la Sécurité Sociale de l’Alimentation
Mais personne ne peut mieux parler de la caisse que son comité de membres, appelé Calim8. Qu’est-ce que cette expérimentation leur a concrètement apporté ? Nous avons posé la question à deux adhérentes, Naïma et Isabelle.
« Un changement radical dans ma manière de consommer. A savoir que je ne vais plus du tout dans les grandes surfaces pour l’alimentaire. Ça m’a aussi aguerri sur la question du respect du budget alimentaire. E ça m’a redonné un pouvoir d’achat qui est non négligeable. On a des apports de connaissance : la dernière fois, on a travaillé sur les labels, sous forme de jeu. C’est assez ludique et on apprend des choses. Par exemple, un petit truc mais je ne savais pas que c’était mieux de mettre du miel que du sucre dans ma tisane par rapport au diabète. Je pense que, pour l’avenir, ça serait plus la question du financement. Il y a des commissions qui ont été mises en place, c’est quelque chose qui va prendre du temps d’apprendre sur cette question du financement. Et tout ce qu’il y a autour. »
Avant de se projeter plus loin, Calim8 compte poursuivre ses efforts afin de réaliser un vrai bilan pour le premier anniversaire de la Caisse de l’Alimentation en novembre.
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