Le gaz vert prend de l’ampleur et se profile comme l’un des meilleurs moyens pour réduire l’empreinte carbone en valorisant les déchets agricoles. Les acteurs locaux sont de plus en plus nombreux à s’engager pour développer le biogaz…
En France, GRDF, le principal distributeur de gaz, connecte les unités de méthanisation produisant du biogaz aux logements, entreprises ou bâtiments publics… La question est de savoir comment il est fabriqué, et qui sont les acteurs engagés dans cette révolution énergétique pour une énergie durable.
Le gaz vert, en pleine expansion, est un levier majeur pour réduire l’empreinte carbone tout en soutenant l’agriculture locale. En France, 711 méthaniseurs transforment les déchets agricoles en biogaz, contribuant ainsi à chauffer l’équivalent de 2 millions de logements.
✳️Plus 𝐝𝐞 𝟕 % 𝐝𝐮 𝐠𝐚𝐳 consommé 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥’𝐔E en 2023 𝐞𝐬𝐭 𝐫𝐞𝐧𝐨𝐮𝐯𝐞𝐥𝐚𝐛𝐥𝐞
— Gaz d'aujourd'hui (@Gazdaujourdhui) December 17, 2024
En 2023, 27 pays ont produit du #biogaz et du #biométhane en Europe.
🇩🇪: 100 TWh
🇮🇹 : 33 TWh
🇬🇧 : 29 TWh
🇫🇷: 17 TWh@European_Biogas @AAMF_Agris @FrancegazFR https://t.co/dvCfyR8BH7
À Viriat, dans le département de l’Ain, l’unité Jugnon Biogaz travaille main dans la main avec 5 fermes locales et le réseau GRDF pour produire 16,8 GWh par an. Sébastien Bertillot, responsable du site, explique. « On dégrade la matière organique en l’absence d’oxygène pour créer du biogaz. Puis on l’épure pour remplacer le méthane fossile. »
Dans l’Ain, une vraie recette de chef pour sauver la planète
Le réseau de distribution est alimenté 24h/24, tous les jours de l’année, et en circuit court. « Le gaz vert, c’était une évidence » Patrick Mathias, maire de Châtillon-sur-Chalaronne (01), n’a pas hésité une seconde. « Le SIEA (Syndicat Intercommunal d’Énergie de l’Ain) nous a proposé du gaz vert. C’était une évidence ! On ne peut plus utiliser du gaz fossile, il faut réfléchir autrement. »
Ce dispositif autour du biogaz permet ainsi de chauffer la totalité des bâtiments publics de la ville : gymnase, mairie, écoles.
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« C’est aussi une garantie de soutenir l’agriculture locale, car le secteur souffre », ajoute-t-il. Bien que le biogaz ait un coût, le maire voit au long terme : « Certes, le gaz vert est un peu plus cher, mais dans quinze ans, je pense qu’on pourra dire qu’on a sauvé une partie du monde agricole. »
Les entreprises aussi, sur la voie du gaz vert
Au sein de la même commune aindinoise, la société Cafés Dagobert, une torréfaction engagée 100 % biologique et équitable, a également sauté le pas du renouvelable. David Gobert, directeur, confie. « La décision a vite été prise pour passer au biogaz. En termes de marketing, de communication, l’investissement est cohérent et écologique. »
Pour lui, il n’est pas question de faire des choix uniquement financiers. « Payer un chauffage comme ça, c’est irrationnel en termes de rentabilité. Puisque ce ne sera jamais rentable, mais on ne fait pas les choses pour qu’elles soient rentables. On le fait pour l’économie locale et pour protéger notre environnement. ». Un engagement qui n’a pas changé la production, mais qui a fait un sacré bond en avant pour l’empreinte carbone grâce à une énergie durable. Un geste éthique et écologique dans chaque tasse de café.
Agriculteurs, élus et entreprises du département de l’Ain tissent donc ensemble une véritable boucle vertueuse pour la transition énergétique via le biogaz. C’est un modèle que l’on retrouve désormais dans de nombreuses zones rurales à travers la France.
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