Les organisations d’employeurs et les syndicats de salariés du secteur de l’artisanat se mobilisent et viennent d’adresser une lettre ouverte au Préfet de région.
Les organisations membres de la CPRIA Auvergne-Rhône-Alpes (Commission Paritaire Interprofessionnelle de l’Artisanat) souhaitent l’alerter sur « la position intenable des entreprises de l’Artisanat, de leurs dirigeants, de leurs salariés et apprentis dans le cadre de la crise sanitaire qui frappe notre Pays et le reste du monde ».
Les signataires pointent les injonctions contradictoires données, notamment au secteur du Bâtiment, incitant, d’une part, à la mesure de confinement généralisé de l’ensemble des citoyens et finalement une demande de poursuite d’activité des chantiers. Ils dénoncent une « confusion générale et division entre professionnels ce qui n’est pas tenable ».
« Globalement, il est plus que jamais nécessaire d’avoir une adaptation des mesures en fonction des secteurs, mais aussi en fonction des entreprises, des chantiers, des conditions de travail ».
Employeurs et syndicats s’interrogent…
« Le dirigeant doit-il mettre en danger la vie de ses salariés, apprentis, de ses clients, ou de la sienne dès lors qu’il n’est pas en capacité d’observer les mesures de protection de santé au travail auxquelles s’ajoutent les mesures
barrières (par exemple à 3 dans un camion de 3 m3, porter un matériel lourd seul…) ? Cette mise en danger serait-elle de nature à être incriminée devant les tribunaux pour mise en danger d’autrui ? Quelle responsabilité
de l’Etat implique-t-elle ? Quelle est la portée des responsabilités que le gouvernement entend engager ? »
Les signataires listent un certain nombre d’entraves au travail : des salariés qui doivent garder leurs enfants , des négoces de matériaux fermés, des particuliers qui refusent l’accès aux chantiers, des salariés qui appliquent leur droit de retrait…
Pour les commerces de bouche (boulangerie, boucherie…) le travail s’effectue en mode dit « dégradé » :absence de protection (masques, gants), fermeture de la restauration collective, des achats effectués dans les grandes surfaces pour limiter ses déplacements…
Les CFA ont fermé à compter du 16 mars… Aussi les Chambres de métiers ont informé les entreprises qu’elles devaient accueillir les apprentis (dont les mineurs).
Cette disposition engendre « une mise en danger incompréhensible et là aussi contradictoire avec les mesures de confinement, mais surtout une inéquité de traitement ».
« S’agissant des métiers de services dont les taxis-VSL, les dirigeants ou leurs salariés ne sont pas, à l’heure actuelle, équipés de matériels leur permettant d’exercer leur activité dans de bonnes conditions de sécurité » soulignent aussi les signataires.
D’autre part, « comment les salariés de l’artisanat pourraient-ils bénéficier d’une prime de 1 000 euros alors que le chiffre d’affaires a chuté ? » s’interrogent les employeurs . »Quid d’un dédommagement pour les stocks confectionnés mais non vendus notamment pour les fêtes de Pâques
(pâtissiers, chocolatiers, traiteurs …) ? »
Les signataires suggèrent la constitution d’un fonds d’assurances mutualisé exceptionnel en incluant dans le « cas de force majeure », la notion de
«catastrophe sanitaire ».
Les 9 organisations membres de la CPRIA soulignent le risque majeur de casse économique et sociale massive dans les TPE de l’Artisanat qui ne pourront pas supporter 2 mois sans activité,
Egalement, « l’absolue nécessité pour les chefs d’entreprises et pour les salariés d’avoir des interlocuteurs bien identifiés pour répondre à leurs interrogations. »
Beaucoup de questions et beaucoup d’inconnu… les organisations employeurs et syndicats sollicitent le préfet pour un échange « dans un esprit de responsabilité, d’intérêt de la Nation, de sauvegarde de l’activité économique et sociale et de la protection des citoyens ».
Pour des infos pratiques liées au coronavirus, c’est ici :https://u2p-france.fr//coronavirus-fiches-pratiques-et-contacts-utiles-pour-les-entreprises
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