Des rues trop ou pas assez éclairées… Un sentiment d’insécurité ou au contraire des riverains gênés par un lampadaire trop puissant. La question de la lumière en ville fait débat. Difficile d’avoir un avis unanime. C’est pourquoi la Ville de Lyon a décidé d’organiser des marches exploratoires pour mesurer le ressenti de groupes d’habitants.
Le quartier historique du Vieux-Lyon, très fréquenté par les touristes et les fêtards, n’est pas en reste dans le dilemme cornélien autour de la lumière. Pour Nadine Georgel, maire écologiste du 5è arrondissement : « Des dizaines de lanternes ont été changées au profit de dispositifs led plus économes. Un gain de 100 000 kWh, soit 23 000 euros sur une année ».
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Nous avons suivi une ces marches…Une vingtaine de volontaires sont réunis à la mairie annexe du 5e vers 19h. Ils et elles se voient remettre un carnet d’observations à remplir lors de la marche qui va durer une bonne heure
Alain habite rue saint-Jean. Un quartier qu’il connait bien puisqu’il y habite depuis une trentaine d’années. « Les experts veulent avoir notre avis, analyser notre ressenti… Ce qui est important, c’est d’abord la sécurité. Quand c’est un peu sombre, ce n’est pas agréable… Notamment pour les jeunes filles qui rentrent tard. A la fois, la lumière ne peut pas être trop intense dans notre quartier historique. L’éclairage adaptatif ne me séduit pas… surtout s’il s’agit de diminuer l’éclairage en pleine nuit »
Bien calibrer la lumière
Yves Deal est président du conseil de quartier « Quartiers Anciens ». C’est le Conseil de quartier qui est à l’origine du renouvellement de l’éclairage urbain dans ce secteur historique. « La balade permet de recueillir notre impression face à différentes ambiances. Cela dépend aussi des phases de la nuit. Les quais ne sont pas perçus de la même façon par rapport à des ruelles plus étroites. Et il y a aussi la temporalité des saisons…Il est nécessaire de bien calibrer la lumière« .
Pour chaque point scruté (il y en a 5), les marcheurs doivent noter leur impression. Ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas, ce qui peut être améliorer … Enfin une appréciation sur l’équilibre entre lumière publique et lumière privée.
Maryvonne s’investit pleinement dans une association qui milite pour la sécurité des femmes dans l’espace public. « Il n’y a pas de problèmes dans les grandes rues. Mais dans certaines petites rues, l’obscurité n’est pas sécurisante. »
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L’éclairage retenu au buget participatif
Et si l’éclairage variait d’intensité au cours de la nuit ? C’est la proposition déposée au budget participatif de la Ville de Lyon en 2022. Avec en ligne de mire, des économies d’énergie, plus de tranquillité pour les riverains, et un paysage nocturne encore plus séduisant.
Nous avons rencontré Thierry Marsick directeur de l’éclairage urbain à la ville de Lyon. « On a voulu tester l’éclairage sur un panel d’habitants et d’utilisateurs du quartier. On recueille leur ressenti pour mieux adapter l’éclairage. Il n’y a pas que la quantité d’éclairage qui entre en ligne de compte. Il y a aussi la question de l’équilibre entre éclairage public et éclairage privé. La Led permet de piloter les niveaux d’éclairement. Tous les points lumineux sont ainsi raccordés à notre centre de gestion. On peut ainsi moduler en fonction des heures et des jours de la semaine »
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Un premier scénario sert de base aux échanges. Dès le début de la soirée, l’éclairage est réduit de 20 % par rapport au niveau actuel Et après la fermeture des bars et des restaurants, on atteindrait 50 % de luminosité en moins.
Des tests d’éclairage adaptatif menés dans la rue Saint-Jean, place de la Baleine et rue des Trois-Mariés. Dernière contrainte : ces baisses d’éclaiarage doivent aussi permettre à la vidéosurveillance de fonctionner.
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