Né d’une volonté de recréer une ambiance conviviale et chaleureuse, similaire à celle des bars de village, Bistrot Bertha propose de transformer les espaces communs des EHPAD en lieux de rencontres et d’échanges. A Lyon, c’est l’EHPAD des Girondines qui teste le concept…

« La Taupinière » : c’est le nom mignon donné au café associatif que vient de créer l’EHPAD des Girondines, à Gerland.

Cet établissement abrite environ 80 résidents dont un tiers sont des non-voyants. Comme tout EHPAD, le lieu est plutôt fermé. Malgré de nombreuses tentatives pour l’ouvrir davantage sur l’extérieur. Un salon de coiffure ouvert une fois par semaine aux résidents, mais aussi aux familles et aux voisins. De nombreux événements sont accueillis dans les murs : des groupes de danse ou de musique pour des répétitions, des conférences en lien avec le quartier, du jardinage associant les voisins…

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A partir de mi-octobre et jusqu’au 10 décembre, Les Girondines ont décidé d’ouvrir un café associatif au rez-de-chaussée. Les retombées attendues de ce type d’initiative sont multiples. Le simple fait de se retrouver autour d’un café ou d’un verre permet de stimuler les sens, de favoriser la mémoire et aussi de renforcer le lien social.

« Personne n’a envie d’aller boire un coup à l’EHPAD. A nous de rendre le lieu attractif »

C’est l’association Bistrot Bertha, qui est à l’origine de ce concept. Nous avons rencontré son fondateur Antoine Gérard. « Les résidents ont du mal à se déplacer, à sortir… L’idée du café c’est leur permettre de s’échapper en sécurité. Et faire entrer les voisins, les salariés d’entreprises, les passants dans l’EHPAD. C’est très compliqué car personne n’a envie de venir boire un coup à l’EHPAD. A nous de rendre le lieu incroyable avec une programmation ludique et culturelle qui intéresse le monde extérieur. On a la chance d’être à proximité de EMLYON Business School. Les étudiants ont à effectuer 50 heures de bénévolat inclusif dans le cadre d’un parcours d’engagement responsable. De nombreux étudiants viennent ainsi donner de leur temps pour mettre en place des activités, tenir le bar, assurer le service… »

De la soirée karaoké à la dégustation de vins, en passant par un mini-concert… Tous ces happening sont ouverts à toutes et tous. « Les gens ont envie de sortir et de s’amuser. En plus, ce n’est pas cher… »

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« L’important pour nous, c’est que les vieux aient le choix… »

Bistrot Bertha a du adopter le statut de bar associatif avec carte d’adhésion vendue lors de la première visite. Le cadre légal pour une licence III à Lyon impose une distance de 150 mètres avec un établissement de soins. Entre hébergement pour personnes âgées dépendantes et soins, la frontière est difficile à apprécier… Mais le café associatif « La Taupinière » servira bien de l’alcool et Antoine Gérard justifie ce choix. « On permet aux personnes âgées de commander ce qu’elles veulent. L’important pour nous, c’est que les vieux aient le choix et qu’on ne choisisse pas pour eux. Un morito, par exemple, est servi chez nous, sans alcool. Et c’est si la personne le demande qu’on rajoute de l’alcool ».

En participant à la vie du café, les résidents se sentent aussi utiles et valorisés. Les cafés associatifs animent aussi l’EHPAD et créent une dynamique positive pour l’ensemble de la communauté. « Les EHPAD ont souffert pendant la « crise Orpéa ». Mais il y a aussi un tas d’EHPAD qui n’ont rien à cacher. Qui ne demandent qu’à s’ouvrir. On est aussi là pour les accompagner dans ce combat ».

En quelques mois, Bistrot Bertha a ouvert trois lieux de ce type en EHPAD. Et espère en ouvrir 10 en 2025.

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