Moins de Lyonnais en vago et plus à vélo. Voilà le constat fait sur l’année 2023 par la Métropole de Lyon. Une tendance qui a des effets positifs sur la pollution et l’accidentologie. Mais moins de voitures ne veut pas dire moins de bouchons.
Le trafic automobile a baissé de 17,5% dans l’hypercentre de Lyon, de 9,5% sur le périphérique et de 3,9% sur les voies rapides (périphérique, A43, M6, M7) depuis 2019. Au global, le trafic voiture a diminué de 9,7 %…
Des chiffres qui sont issus des boucles de comptage réparties sur le territoire. Soit près de 1200 points de comptage.
Ce résultat est le fruit d’une politique de la Métropole qui se voulait ambitieuse pour améliorer la circulation à Lyon. Mais un changement des comportements des usagers de la route suite à la crise sanitaire peut aussi expliquer cette tendance à la baisse du nombre de voitures.
Limiter la pollution et améliorer la sécurité routière en faisant baisser le trafic automobile
Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon, se réjouit de cette évolution qui permet de limiter la pollution et d’améliorer la sécurité routière. « Aujourd’hui la pollution au monoxyde d’azote baisse fortement. Mais elle reste au-dessus des normes donc il faut aller plus loin ».
« On constate aussi moins d’accidents de la route. Ce qui est essentiel naturellement pour éviter des blessés et tués sur nos routes. Cette baisse, depuis trois ans, est liée aux villes 30km/h. Les résultats sont donc encourageants et on compte aller naturellement plus loin car il faut que ces morts et blessés graves sur la route disparaissent de notre métropole. »
Givors deviendra ville 30 dans les prochaines semaines. Après Oullins, Lyon ou Villeurbanne….Ce sera la 24e commune de la Métropole à passer à 30 km/h, ce qui représente environ 60 % de la population métropolitaine.
Ecoutez le podcast…
Vélo une progression de 54% en 5 ans à Lyon
Le trafic automobile diminue au profit d’autres moyens de transports comme le vélo ou les transports en commun. Le vélo progresse de 54% depuis 2019. Les transports en commun représentent 1 354 000 voyages/jour.
L’objectif est de faciliter l’accès à la voierie, à tous les usagers. Même aux conducteurs automobiles en incitant au covoiturage.
Fabien Bagnon, vice-président en charge de la voirie et des mobilités actives revient sur l’importance de trouver des alternatives à la voiture individuelle. « Sur le trafic automobile, on a une baisse des volumes mais pas forcément des embouteillages. On a surtout d’autres mobilités qui se développent fortement. Notamment le vélo, les transports en commun et le covoiturage. Des offres de déplacements alternatives à la voiture individuelle sont en progression. Il y a deux facteurs qui ont contribué à cette évolution. La crise sanitaire a induit des changements dans les mobilités, notamment avec le télétravail. Et il y a le fruit de notre politique avec le développement des aménagements cyclables, des couloirs bus plus larges et l’ouverture d’une nouvelle ligne de métro. »
Pour sa part, Bruno Bernard reconnait que la réduction de la voierie dédiée à la voiture entraine des embouteillages. Pour autant, « le but n’est pas d’augmenter la congestion » commente le président de la Métropole.
Comprendre les évolutions de la circulation sur le territoire de la Métropole de Lyon
Toutes ces données sont connues grâce au PC Criter. Cet outil stratégique permet de surveiller et comprendre les évolutions de la circulation sur le territoire. Pierre Soulard, directeur des infrastructures et de l’exploitation des mobilités, nous explique qu’avec le PC Criter, il peut gérer en temps réel le trafic sur les voiries.
« Le PC Criter permet de superviser l’ensemble de la mobilité avec notamment le pilotage des carrefours à feux. On a aujourd’hui des capteurs sous la chaussée. ils permettent de compter le nombre de vélos et voitures pour avoir une vision d’ensemble des mobilités. Par ailleurs, en cas d’incidents sur les réseaux, on peut piloter nos feux et modifier le fonctionnement des carrefours pour s’adapter au trafic. 1200 capteurs certifiés sont utilisés au quotidien. »
Lutter contre l’autosolisme et encourager le covoiturage
Les radars pour contrôler les voies de covoiturage sur la M6 et la M7 seront mis en service, « d’ici un à deux mois » selon les élus. Ce qui permettra de favoriser celles et ceux qui partagent leur voiture. Au détriment des autosolistes.
Pour continuer à réduire l’accidentalité sur les routes, les services de la direction départementale des territoires et ceux de la métropole de Lyon ont identifié 111 sites accidentogènes. Ils réclament et espèrent prochainement sur ces sites prioritaires l’implantation de radars urbains.
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